dimanche 9 janvier à 11h, dans le cadre de la saison 2 du ciné club CARO ENNIO :
Le héros du premier film de Philippe Labro, Tout peut arriver, était un journaliste. Celui de Sans mobile apparent est un policier. Personnages dissemblables, mais qu'animent la même curiosité, la même volonté de comprendre, de découvrir, au-delà des masques et des apparences, la vérité des " autres ". Tous deux, par ailleurs, incertains devant la vie. A la fois obstinés et fragiles. Des enquêteurs sans illusion.
Le film nous " cueille " à froid. D'entrée de jeu, un mort. Puis un second. Le style est brutal, elliptique. Les scènes se succèdent à une rapidité folle. Certaines ont la brièveté d'un " flash ". Des personnages apparaissent, disparaissent, campés en quelques traits. Cependant, Labro reste maître de ce tourbillon. Il sait raconter. Il va droit à l'essentiel. Ses images font mouche. Le suspense est créé. On retrouve dans toute cette partie du film la frénésie et la sécheresse des meilleurs romans " noirs " américains. Le réalisateur, qui ne cache pas son admiration pour Raymond Chandler et Dashiell Hammett, leur rend visiblement hommage.
Des morts, donc... Un inconnu tire à distance avec un 22 long rifle. Sans mobile apparent. La bonne ville de Nice est en émoi. La troisième victime est une femme avec qui l'inspecteur chargé de l'affaire entretenait de tendres rapports. Un drôle de bonhomme, cet inspecteur (l'interprétation de Jean-Louis Trintignant enrichit considérablement le personnage). Doux, impertinent, " accrocheur ", et qui n'arrête pas de se laver les mains, à la stupéfaction de ses subordonnés. " Il faut fouiller la vie des gens, répète-t-il. Tout le monde a quelque chose à cacher. " Il n'a pas tort, d'ailleurs... lemonde.fr
Tarif 6,50€ / les cartes illimitées sont acceptées pour cette séance