Arthur Penn démythifie la légende de la conquête de l’Ouest, abordée auparavant du point de vue quasi exclusif des colons. Le « sauvage », habituellement représenté sous les traits d’un Indien, est plutôt à trouver du côté des Blancs, que ce soit le sanguinaire et mégalomane général Custer ou le charlatan opportuniste Merriweather. Little Big Man sonne la vague des films remettant en cause le colonialisme des Blancs et abordant la question du génocide indien, comme Le Soldat bleu de Ralph Nelson (1971) ou Jeremiah Johnson de Sydney Pollack (1971). Les guerres indiennes évoquent en creux un conflit plus contemporain, celui de la guerre du Vietnam faisant rage en ce début des années 1970. En rendant hommage au peuple indien et à sa culture, Arthur Penn remet en cause les velléités expansionnistes des Américains et revisite à sa façon le western. Little Big Man est une fresque grandiose et humaniste sur la conquête de l’Ouest, à contempler dans sa sublime version restaurée !
Source / Carlotta