EVENEMENT

DRESSÉ POUR TUER de Samuel Fuller

Après s'être fait renverser par une voiture, un chien blanc, dressé pour attaquer les hommes de couleur, est recueilli par Julie, une jeune femme qui cherche à lui faire oublier la haine.


Alors qu'elle vivait à Hollywood avec son mari, l'écrivain Romain Gary, l'actrice Jean Seberg, engagée dans la lutte pour les droits civiques, a ramené à son domicile un chien blanc trouvé dans la rue. Si au prime abord l'animal lui semblait docile, au fil du temps, il s'est montré agressif envers les Noirs. Le couple a donc entrepris de rééduquer le chien.
Dressé pour tuer est adapté d'un roman de Romain Gary, datant de 1970, intitulé Chien Blanc. L'écrivain a également participé à l'écriture du scénario.
Malgré son message à caractère anti-raciste, le film a été vivement critiqué par des associations et mouvements de lutte pour les droits civiques comme la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People).

 

"Film maudit, adapté d’un récit en partie autobiographique de Romain Gary (à qui S. Fuller dédie son film), White Dog est un objet filmique étrange, brutal et farouchement intelligent, qui flirte avec le film violent de l’époque, s’en éloigne, y revient pour en refuser finalement les conventions menteuses avec un art consommé de l’ambivalence et de la distance – mais une distance plus grave qu’ironique. L’auteur de Shock Corridor et du fameux Big Red One, sorti sur les écrans deux ans plus tôt, ne fait pas plus dans l’horreur que dans le réalisme redresseur de torts : son art de la mise en scène est beaucoup plus habile sous ses dehors de philosophie à coups de marteau. Avant d’être un film « sur » le racisme endémique des Américains envers les Noirs, avant de développer, au-delà de cette « question noire » américaine, une vision dialectique passionnante sur l’irrépressible soif de violence de nos sociétés, avant ou au-delà de toutes ces intentions tout à fait louables dans le fond, il convient de rappeler que White Dog est passionnant et singulier dans sa forme. L’usage très récent du Steadicam, qui permet à Fuller de varier les tempos et les cadres de son film, passant de la fluidité badine d’une promenade avec le chien à l’inquiétante intrusion du monstre dans l’intimité d’une midinette ; une écriture d’une créativité téméraire par rapport aux codes du film de genre comme du film « à thèse » ; enfin, une forme d’expressionnisme qui s’est déjà illustrée dans quelques films assez solitaires de Fuller (Shock Corridor, The Naked Kiss), où l’entêtante musique d’Ennio Morricone souligne une émotion entre effroi, terreur et une certaine mélancolie devant un monde qui devrait, décidément, être meilleur. Tout cela fait le sel d’une mise en scène culottée et généreuse, où ni l’usage d’une symbolique parfois un peu épaisse, ni les grosses ficelles (comment imaginer une évasion canine aussi réussie ?) ne perturbent vraiment Samuel Fuller dans sa démonstration." critikat.com

dimanche 8 mai à 11h


affiche Dressé pour tuer
De : Samuel Fuller
Avec : Kristy McNichol, Bob Minor, Samantha Fuller, Robert Ritchie...
  01h24