DRIVE MY CAR
Quand Ryûsuke Hamaguchi adapte une nouvelle de Haruki Murakami.
Alors qu'il n'arrive pas à se remettre d'un drame personnel, Yusuke Kafuku, acteur et metteur en scène de théâtre, accepte de monter Oncle Vania dans un Festival, à Hiroshima. Il y fait la connaissance de Misaki, une jeune femme réservée qu'on lui a assignée comme chauffeure. Au fil des trajets, la sincérité croissante de leurs échanges les oblige à faire face à leur passé.
Adapté d’une nouvelle d’Haruki Murakami (extraite d’un recueil qui en compte sept, intitulé Des Hommes sans femmes), Drive my car met d’abord à jour une proximité latente entre l’écrivain et le cinéaste. On aurait dû y penser plus tôt, se dit-on. S’il prend des libertés avec l’oeuvre de l’auteur japonais le plus lu au monde, Hamaguchi ne cherche ni à s’en affranchir ni à élever au carré le poids-mouche d’une nouvelle de cinquante de pages dans un film de trois heures. C’est plutôt l’affaire que l’un et l’autre ont en commun que le film embrasse, l’imagination de lecteur du cinéaste se saisissant d’un texte avec lequel il se sent intimement dialoguer. Il en va ainsi des retours dans le film à la matière même de la nouvelle, allant et venant, refluant à la manière d’un courant que la parole ramène dans le mouvement du film. Prolongeant l’adresse de son titre, le récit de Murakami joue activement son rôle de véhicule, Hamaguchi prenant en quelque sorte place aux côtés de l’écrivain, donnant l’impression de découvrir en germe dans la trajectoire romanesque de Drive my car de fertiles ambiguïtés, secrets et questions irrésolues que le film déroule à sa façon, nous laissant, comme Kafukuson personnage principal, le sentiment d’être conduit sur une route autrajet quotidien et sinueux. (extrait du dossier de presse)
Ryûsuke Hamaguchi n'est pas un inconnu sur les écrans français :
En 2015, Senses reçoit un Prix d’interprétation féminin collectif au Festival de Locarno.
En 2018, Asako I & II rejoint la sélection officielle du Festival de Cannes, en compétition.
Contes du hasard et autres fantaisies remporte le Grand Prix du Jury – Ours d’argent au Festival de Berlin 2021, et on espère bientôt une sortie française.