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Cycle : L'autre histoire de l'Amérique / Si Beale Street pouvait parler

 

 

(...) le cinéaste demeure fidèle à James Baldwin, romancier de l’existentialisme politisé, de la lutte pour la reconnaissance de l’identité noire et des droits civiques. Mais un romancier usé quand il écrit Si Beale Street pouvait parler, au début des années 1970. Las des deux décennies qui ont précédé, durant lesquelles il n’a cessé, par les actes et son œuvre, de défendre la cause des Noirs américains, l’écrivain a quitté les Etats-Unis pour s’installer en France. Il s’en remet alors à ce en quoi il a toujours cru : l’amour et ses vertus, étant demeuré convaincu qu’elles seules sont capables de sauver l’humanité, les Noirs de leur condition et le monde du chaos. C’est cette croyance idéaliste qu’incarnent Tish et Fonny, et à laquelle rend brillamment hommage Barry Jenkins, dans un élan de délicatesse qui porte au sommet à la fois la littérature et le cinéma.

Véronique Cauhapé  Le Monde