EVENEMENT

Cycle : L'autre histoire de l'Amérique / Moonlight

 

 

(...) La beauté qui baigne Moonlight de la première à la dernière image agit comme un révélateur. On peut, au bout de deux ou trois visions, en isoler quelques éléments : la composition des plans de l’opérateur James Laxton, la chorégraphie discrète et rigoureuse des déplacements dans le champ, les mises au point qui rendent incertains l’espace et les couleurs… Mais il faudra attendre d’avoir absorbé l’intensité du film lui-même, de ce temps distordu (cent minutes à l’écran, quinze ans dans la vie des personnages) passé en compagnie de Chiron. Enfant, adolescent, homme, on le verra souffrant et aimant, immédiatement présent par la grâce que la mise en scène de Barry Jenkins rendra proche comme peu de personnages de cinéma l’ont été. La beauté n’est pas ici une lumière éblouissante, c’est un fluide conducteur des émotions, des sensations. (...)

Thomas Sotinel / Le Monde