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Cycle : L'autre histoire de l'Amérique / Do the Right Thing

 

 

Do the Right Thing reste un film marquant, tant du point de vue socio-politique que de l’affirmation de la culture noire américaine et de l’émergence d’un talent important du ciné US. Le film de Spike Lee s’inscrit dans la règle des trois unités de la tragédie, racontant une chaude journée d’été dans un pâté de maisons du quartier noir de Bedford-Stuyvesant, Brooklyn, NY. (...)

Au Festival de Cannes 1989, Do the Rght Thing est l’un des favoris pour la Palme mais se retrouve fanny au palmarès. Le président du jury cette année-là, Wim Wenders, plutôt d’obédience Luther King que Malcolm X, a apprécié le film mais pas la séquence finale de l’émeute. Aux Etats-Unis, le débat est chaud. Certains, tel Joe Klein dans le NY magazine, considèrent que la séquence finale est une incitation à la sédition pour les populations noires, comportant un risque de violence et d’implosion de la société américaine. Malgré tout, les critiques les plus influents du pays accueillent très favorablement le film. Vincent Canby du NY Times écrit : “Dans tous les débats honnêtes, solennels et sérieux sur l’aspect socio-politique du film, on oublie une chose : c’est un film sensationnel".

Dans Rolling Stone, Peter Travers souligne que "rien ne nous avait préparés à la décharge d’émotion brute qui explose dans ce baril de poudre". Le regretté Roger Ebert estimait pour sa part que Do the right thing était "de tous les films de notre temps celui qui s’attelle le plus fermement à une réflexion sur l’état des relations entre ethnies en Amérique".  Il concluait que "le film ne choisit pas son camp, il est équitable avec les deux camps en racontant une histoire qui se passe dans une société qui elle ne l’est pas - équitable".

Serge Kaganski / lesinrocks.com